Depuis quelques années, peut-être avez-vous vu apparaître, et devenir incontournables, les termes de « voyage solidaire » ou encore de « voyage humanitaire ». Est-ce un phénomène de mode ou une réelle proposition alternative au tourisme classique ? « Voyages solidaires » et « voyages humanitaires » représentent-ils les mêmes réalités ? On ne parle pas de la même chose !

Quelles différences entre voyage humanitaire ou voyage solidaire ?

Nous percevons dans le concept de « voyage humanitaire » (ou volontourisme) une certaine contradiction : il ne nous semble pas pertinent d’associer un concept lié au loisir à un concept lié à l’intervention d’urgence. Par ailleurs, les missions d’aide humanitaire s’adressent principalement à des professionnels de l’humanitaire (médecins urgentistes, logisticiens, etc…). Les missions humanitaires exigent des compétences particulières que ne peut proposer n’importe quel touriste.

Derrière le concept de « voyage humanitaire » apparaît aussi l’amalgame entre l’action d’aide humanitaire et l’action d’aide au développement : cette dernière a pour but d’intervenir sur des sujets de fond (santé, alimentation, éducation, etc) et sur le long terme.

Attention aux dérives du volontourisme

Grandir Aventure a grandi avec son association sœur Grandir Ailleurs (membre également de la fédération Grandira). Nous partageons des locaux, une équipe et des projets ! Aussi, nous connaissons bien les enjeux du monde de la solidarité internationale et sommes conscients que la découverte des projets d’une association lors d’un voyage ne peut se faire n’importe comment. Par ailleurs, nous nous affirmons en opposition aux dérives d’un tourisme injustement qualifié de « solidaire » qui exploite la compassion des touristes et crée des simulacres d’actions sociales dans le seul objectif de générer du profit.
L’agence de voyages est au service de l’association : pas le contraire.

En Thaïlande par exemple, certains camps d’éléphants proposent aux touristes des balades à dos d’animal. Les conséquences de cette activité « ludique » pour les touristes sont gravissimes pour les éléphants: lors de la capture illégale d’éléphanteaux, leurs parents sont tués ; et les éléphants capturés, torturés. C’est donc avec un soin tout particulier que nous avons choisi notre partenaire : le Jungle Sanctuary Éléphant, un camp d’éléphants porteur d’un projet d’éco-tourisme éthique et durable.

Autre exemple, avec l’association Grandir à Antsirabe à Madagascar :

Les voyageurs peuvent participer à certaines activités avec les enfants des rues (bénéficiaires de l’association locale) : cela les sensibilise aux enjeux sociétaux du pays et crée des moments de rencontre. Réciproquement, ces moments sont aussi intéressants pour les enfants des rues qui ont rarement l’occasion d’échanger avec les étrangers, en dehors de la mendicité. En revanche, jamais la venue d’un voyageur ne doit gêner le travail des éducateurs. Jamais une activité ne sera mise en place pour le plaisir du touriste.

Dans le cadre d’un séjour en immersion associative, des temps de projets participatifs peuvent être proposés. C’est le cas des chantiers de construction ou de rénovation. Le projet, qui répond toujours à des besoins réels exprimés par l’association locale, demeure une occasion pour aller à la rencontre des autres acteurs (les ouvriers locaux par exemple) et à et vivre des moments de complicité et d’échange. C’est aussi un moyen pour rendre les jeunes acteurs de leur séjour.  

N’oublions pas qu’un s’agit avant tout d’un VOYAGE, et donc d’un temps de loisir 😉 

Le témoignage de Sixtine

Sixtine a effectué un volontariat international de 2 à 3 semaines dans un centre d’accueil pour enfants au Vietnam il y a quelques années. Bien qu’elle ait initialement été enthousiasmée par cette mission et par l’idée d’aider les enfants, elle a rapidement déchanté et considère aujourd’hui ce volontariat comme une “fausse bonne idée”. Sixtine est aujourd’hui bloggueuse voyage et en profite pour informer des dérives.
Elle raconte :

Ce qu’on ne voit pas…

Un voyage solidaire, c’est aussi des aspects invisibles pour le voyageur.

Une partie des bénéfices de chaque séjour est reversé à notre association Grandir Ailleurs pour le développement de projets sociaux et environnementaux sur place. Grandir Aventure mets aussi à disposition une partie de son équipe et de son budget pour l’association.

C’est aussi réfléchir en amont à tous les aspects du voyage (choix des hébergements…) et payer équitablement tous les acteurs du voyages (guides, chauffeurs…)

Ainsi, la communauté de la région visitée bénéficie de retombées économiques concrètes, directes et positives : c’est ça aussi la solidarité !

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